Panique générale ! Pourquoi personne ne dort encore ? Où sont passés les serpentard ? Où est Astoria ? Kate ? Pansy ? Aucunes d’entres elles ne sont encore au lit. Il n’y a pas un chat. Personne n’est dans cette pièce. Pourquoi ne s’est-elle pas réveillée ? Elle n’a aucune idée de l’heure qu’il doit être. Mais visiblement, elle ne sera pas prête avant un bon moment. Elle se leva d’un bond, telle une furie, saisit sa robe de sorcier et se rua dans les escaliers. Elle manqua d’y faire le grand saut dès la première marche. Peu importe. L’essentiel est d’arriver le plus vite que possible.

Si seulement le cours de ce matin n’était que celui du professeur McGonagall, « à la bonne heure ». Mais non, non, non ! C’est le cours d’Alecto Carrow. Cet homme ne supporte pas Chloé. Il a tout de suite deviné la vraie personnalité de la sorcière. Il n’avait pas hésité un jour à utiliser ses termes en présences de toute la classe :

« Observez une traite dans son ultime enveloppe corporelle. Peu intelligente, elle traîne avec des Gryffondors. Qui plus est, avec les ennemis de notre maître. Ce genre de filles qui, Ã la fin, mourront auprès de leurs alliés. La fin est proche mlle Petrelli. Profitez bien des instants qu’il vous reste. Le professeur Rogue ne sera pas toujours là pour protéger.»

Cette phrase lui était restée plantée au fond de la gorge. Il avait une véritable dent contre elle. Si il remarquait que son élève détestée n’est pas là… elle aura à faire à leur plus grande haine. À la torture, à la souffrance, à la douleur. Et si jamais Théo s’en chargeait ? Chloé ne donne pas cher de sa peau…

Chloé se doucha, rapidement à l’eau froide. Elle s’habilla à la vitesse grand V négligeant sa cravate. Elle tenait par un véritable miracle mais penchait légèrement sur la droite. La serpentard n’a pas le temps de se regarder dans un miroir mais elle est persuadée d’avoir une tête lamentable. Maintenant, en route pour le troisième étage !

Elle s’élança dans une course à bout de souffle. Comme si elle n’était pas suffisamment en retard, les escaliers changèrent de direction alors qu’elle venait à peine d’y poser un pied :

« Allez, allez bouges-toi ! »

Elle franchit enfin le palier de l’étage. Maintenant, direction les couloirs. Elle se remit à courir à toute allure. Le problème avec cet étage, c’est la complexité des salles de classes. Toutes les entrées se ressemblent et il faut les compter pour trouver la bonne salle. La serpentard se rendit compte de son erreur. Elle avait couru un peu trop loin. Quelle journée, quelle est la prochaine mauvaise étape ? Oh oui, j’oubliais ! L’entrée en salle de classe…

Chloé pivota et se remit à courir mais à peine eut-elle le temps de s’élancer qu’elle entra en collision avec une personne. Le choc fut assez violent. La vert et argent fut projetée au sol avec un grand mal de tête. Son cervelet s’était cogné au sol dans un bruit sourd. Quelle idée de ne pas s’être protégé de ses mains. Chloé n’est pas la championne de la rapidité et en voici la preuve. Elle massa son crâne très rapidité espérant que cette micro douleur disparaisse rapidement. Pas de nausée, pas de baisse de tension : elle a survécu. La chose dans laquelle elle venait de foncée lui adressa la parole. Chloé tourna la tête, interloquée par la voix qui venait de prononcer son prénom :

« Hermione ? »

Chloé lui adressa un sourire. Aucun doute, les Gryffondor ont donc cours ensemble aujourd’hui. Chloé ne sera pas la seule à subir le discours de torture d’Alecto. Elles ne sont pas seules. Mais est-ce vraiment sûr ? C’est loin d’être réconfortant.

« Oh mon dieu, on est en retard ! Et pour le cours de l’autre timbré en plus…ça va chauffer. »

Chloé s’aida de ses mains pour se relever. Elle se redressa lourdement, encore sous le choc. Elle tendit sa main droite pour aider Hermione à se mettre sur pieds :

« Je propose qu’on file avant le drame. Bonne idée ? »

C’est la panique, la galère. Elles pourraient fuir à toutes jambes à l’infirmerie prenant comme prétexte d’avoir besoin en urgence d’un remède. Elles seraient excusés et n’auraient pas besoin de se montrer au grand et féroce Amycus. Hermione doit bien connaître un sortilège pour casser la jambe de Chloé ? Oui ? Non ?

Pas le temps pour ça. Hermione lui saisit le bras et se lança dans une course infernale. Après avoir couru sur plusieurs étages en passant par les cachots, la voici repartit dans une gymnastique très peu équilibrée. La serpentard n’avait rien de l’estomac. Ajouté à cela un stress terrible, un cœur noué de peur : un corps entrain de dépérir. Si c’est le prix à payer pour éviter d’être embarqué dans une salle histoire, elle préfère autant.

Elles couraient encore. Étrangement, chaque couloir et chaque portent semblaient se répéter. Elles se ressemblent toutes. La même tapisserie, les mêmes dalles, les mêmes serrures,… mais qu’est cet étage si étrange. Peut-être devraient-elle ouvrir toutes les portes une à une ? Non. Il y a d’autres cours qui se donnent un peu partout. Hermione se stoppa alors :

- Attends. On est déjà passé par ici. On tourne en rond...

« J’en ai bien l’impression. C’est la faute de cet… Alecto de malheur. C’est son nouveau décret. Pendant les heures de cours, les couloirs du 3ème étage se ressemblent tous. C’est un sortilège anti-élève-en-retard… des gens comme nous ! »

Elle serra les poings, énervée. Oui cette fois c’est cuit. Elle ne sera pas aussi calme qu’à l’habitude. Si Alecto lui jette une remarque déplaisante, elle deviendrait une véritable furie. Elle frissonna. Elle imaginait déjà le sorcier agiter sa baguette magique, la pointer sur elle, et prononcer ‘Endoloris’. Elle ne connaît pas l’effet physique de ce sortilège. Personne ne l’a jamais essayé contre elle. La douleur est-elle si insupportable ? Neville lui avait expliqué, très brièvement les conséquences de ce sortilège. Le pauvre le connaissait plutôt bien. Ses parents y ont eu droit. Ils étaient aurors. Ils étaient des héros. Désormais, ils ne sont plus que des tas de légumes. Cela pourrait la rassurer. Si elle devient elle-même un légume, elle ne souffrira plus. Théo ne la tortura pas et elle vivra sur un nuage, planant entre bonheur et chaleur. Le monde de l’insouciance.

Chloé fut extirpée de ses pensées par Hermione. Elle s’était posée devant elle. Le moment est venu d’agir. De trouver une solution. Plus tôt elles arriveront, moins la sentence sera douloureuse. Enfin…

« On n’a plus le choix. Il faut essayer toutes les portes. Si on tombe sur le professeur McGonagall, elle pourra peut-être nous renseigner. »

Cette fois, il n’y a plus d’autre solution. L’une des portes donne, soit, à la salle d’étude des moldus, soit à la salle de métamorphose, soit la salle de sortilèges et enchantements, soit… la salle de classe vide. 4 portes, une chance de tombée sur la bonne. C’est avec le cœur lourd que Chloé s’approcha de la première porte.

Comme si le hasard avait eu raison de leur crainte, la porte en bois massif pivote laissant vue à une classe remplit d’élèves. À première vue, il s’agit de cravates vertes et rouges. Un rayon de soleil traverse le vitrail empêchant les deux jeunes filles d’y voir clair. Très vite, les yeux de la serpentard s’habituèrent à l’éclat de lumière. Son regard se posa furtivement sur le dernier banc. Kate Trycia. Non, c’est impossible ? Le cauchemar commence. Si sa camarade de chambre est assise, sur ce banc, c’est qu’il s’agit bien là de la salle de ce Carrow de malheur.

Chloé se tourna rapidement sur Hermione. La panique l’envahissait. Le silence comblait la salle de classe. Pas un mot, personne ne parle. Il n’y a pas même un seul chuchotement. C’est le vide complet. Où se trouve Alecto ? Chloé trouva ce silence pesant. Elle s’avança la première dans l’allée principale suivie de près par Hermione. La première rangée était totalement vide. À croire qu’il savait que quelqu’un arriverait en retard…

Chloé allait poser son livre sur la table lorsque soudain :

« ET BIEN ! »

Alecto Carrow se mit à hurler faisant sursauter la pauvre serpentard. Elle se tint la poitrine persuadée que son cœur allait la lâcher. Son rythme cardiaque est monté en flèche. Impossible de l’arrêter. Rosa et Prue doivent se trouver quelque part, dans cette salle. Elle imagine déjà leur état. Que va-t-il se passer ? Comment va-t-il réagir ? Là est tout le drame. Le mangemort s’était caché entre l’étagère et la bibliothèque de la pièce. La façon dont sont entrées les deux sorcières n’aurait pas pu les éveiller davantage. Il s’approcha, vert de rage et s’arrêta net devant elles :

« Pour qui vous prenez-vous ?! »

Il leva la main et, faute de réflexes, Chloé ne vit rien arriver. Alecto la gifla de toutes ses forces. La serpentard atterrit sur la table. Le choc a été violent. Sa tête résonne dans un écho épouvantable. Personne ne bouge. Chloé tenta de reprendre ses esprits mais impossible. Il n’a pas mesuré une seule seconde sa force. Ce geste lui a été naturellement envoyé. Elle se sent mal, cet homme est un imbécile de bas étage :

« Granger, vous entraînez vos petites copines dans vos plans stupides ? Vous voulez avancer la date de votre mort ? Petite idiote. »

Il leva la main, comme pour la frapper à son tour mais, se retint. Il l’abaissa lentement observant Hermione dans les moindres détails. Un sourire narquois se dessina petit à petit sur le visage du professeur. Visiblement, il a trouvé quelque chose. Une idée fabuleuse. Pour qu’il sourit de la sorte, c’est qu’il a trouvé de quoi avoir gain de cause…

« J’ai mieux pour vous deux. »

Et à partir de là, l'oxygène devint nauséeux.

« Crabbe, partez chercher Théo… Lewis. »
« Oui, Monsieur. »

Chloé se figea en l’espace d’une seconde. A-t-elle bien entendue ? Son cœur bat à tout rompre. Sa joue brûle de douleur. Que va-t-il se passer ? Ceci n’est donc qu’un plat d’entrée. Que promet la suite ? Si Théo s’en mêle, Chloé ne donne pas cher de sa peau. Elle qui évitait les ennuies, jusqu'ici…