Le cours de potion est terminé. Le professeur Slughorn avait donné de belles explications. Depuis que Severus Rogue n’est plus à ce poste, Chloé a plus de facilité. Très proches de ses élèves, le professeur de potion a su redonner goût au plaisir des mélanges chimiques. Qui l’aurait cru ? Chloé dévorant de plaisir un cours, que jusque-là, elle détestait. La salle de cours se fit vide très rapidement. Quoi de plus étonnant ? C’est l’heure du dîner ! Les estomacs sur pattes sont toujours les premiers à s’enfuir à toutes jambes. Chloé n’a pas vraiment l’appétit. Et ça se voit à vu d’œil. Elle mange très peu ces derniers temps. Quelque chose se trame autour de sa famille. Peut-être se sont-il fait tuer ? Torturer ? Elle s’inquiète et y pense jour et nuit. Le professeur Slughorn s’étonna de voir Chloé prendre son temps à fourrer ses livres dans son sac :

« Petrelli, vous n’avez pas faim ? »
« Pas vraiment professeur. »
« Voyons, vous êtes aussi maigre que le concierge. Rendez-vous dans la grande salle, et rapidement. »
« Bien, professeur. »

Elle salua le maître des potions et sortit de la salle de classe. Les cachots étaient déserts. Pas un murmure, pas un bruit. Elle s’avança, monta les escaliers d’une lenteur inimitable. Ce n’est certainement pas en se rendant dans la grande salle qu’elle découvrirait un appétit d’ogre. Elle ouvrit la porte afin de se rendre dans le hall principal. Malheureusement pour elle, elle tomba nez à nez sur l’un des mangemorts surveillant à Poudlard. Elle regarda rapidement le sol et s’avança avec crainte vers les doubles portes de la grande salle. Elle eut à peine le temps de faire trois pas que le mangemort l’interpella :

« Toi là, tu t’appelle ? »
« Chloé, Monsieur. Chloé Petrelli »

Chloé sentit sa gorge se refermer lentement. Elle a du mal à respirer. Théo Lewis se trouve face à elle. Il la fixe droit dans les yeux avec un sourire terrifiant. Chloé sait qu’il s’agit en réalité de son frère mais lui, sait-il a qui il a affaire ?

« Petrelli…. La famille de Godric Hollow ? »

Là, tout devint clair. Alors que Chloé n’a aucune nouvelle et que le manoir des Petrelli est gardé au secret dans le petit village Anglais, il évoque un sous-entendu. Là, c’est la panique. Qu’a-t-il fait ? Où sont ses parents, les a-t-il tué ? Chloé mourrait d’envie de lui hurler d’incalculables insultes. Aurait-il deviné ? Que doit-elle répondre ? Si il sait qui elle est, Chloé ne donne pas cher de sa peau. Il la tuera. C’est son objectif. 16 ans qu’il la recherche, les voici face à face :

« Oui… »

Le mangemort se mit à sourire de plus belle. Puis, lentement, il se mit à rire. Un rire dément et cruel. Cette fois il n’y a plus de doutes, il sait à qui il a affaire :

« On se reverra très vite, Camille Lewis ! »

Chloé écarquilla les yeux, tétanisée. Entendre son vrai nom et prénom n’est pas chose courante. C’est même plutôt… inhabituel. Que peut-il lui arriver de pire ? Théo s’éloigna, jetant sa longue cape noire en arrière. Il disparu dans une marche rapide. Chloé, quand à elle, était restée plantée là. Elle tremble de tous ses membres. Si elle ne s’assied pas rapidement, elle tombera dans les pommes. Elle tenta de pivoter, elle tomba au sol. Chloé teint sa tête dans ses mains pendant quelque seconde espérant récupérer son souffle rapidement. Une larme s’écoula le long de sa joue. Voilà que tout va mal, et que tout va plus mal.

Une élève de première année, à serpentard, sortie de la grande salle. Elle s’était stoppée devant Chloé vérifiant qu’elle appartienne bien à sa maison. Elle s’approcha, ensuite, et lui tendit la main. Chloé l’attrapa et se redressa. Elle remercia la petite blonde et la regarda s’éloigner vers les cachots.

Chloé se mit en marche, priant de ne pas tomber une nouvelle fois. Pas aux yeux de tous, c’est hors de question. Les élèves mangeaient de bon cœur. Les serpentard hurlaient, comme d’habitude, pendant que les autres discutent sans oser élever le ton. Chloé ne pu s’empêcher de jeter un regard vers la table des Poufsouffles. Gregory était en pleine discussion avec son acolyte, Kévin. Elle aurait espéré avoir un sourire de sa part, histoire de se remonter le moral. Elle ne l’aura pas, tant pis.

Alors qu’elle se dirigeait vers la table de sa maison, elle faillit tomber à la renverse. Une jeune fille de la table des serdaigles venait de lui faire un croche-pied. Chloé se mit immédiatement dans une colère monstre, s’énervant à l’intérieur. Elle la regarda de ses yeux noir de rage et serra les poings :

« Qu’est-ce qui te prend, gamine ?! »

Alors qu’elle allait continuer son chemin, son regard se posa sur Hayden. Qu’elle coïncidence. La serdaigle responsable de la vacherie se trouve exactement à côté d’elle. Mh, la jolie a de bien belle fréquentation. Elle ne changera donc jamais :

« Super tes copine Carlos ! T’en as d’autres comme ça en stock ? »

En temps normal, Chloé n’attaque jamais la première mais la haine qu’elle contient envers Hayden ne lui permet pas de faire d’efforts. Journée gâchée pour gâchée, autant se défouler un maximum :

« Tu changeras jamais ! »

À la table des serpentards, Rosa s’était arrêté de parler. Elle regarda Chloé dans les yeux comme pour faire passer un message. Que peut-il être : « vas-y, rentre lui dans le lard » ou bien « arrête un peu, elle n’en vaut pas la peine ». Chloé lui en a déjà parlé. Pendant des heures, elle a tenté d’expliquer et d’illustrer le caractère insociable d’Hayden. Rosa revenait toujours sur le même argument : les serdaigles ne sont pas ça. Vraiment ? Et Chloé alors ? Elle n’a rien d’une serpentard, si ce n’est la véritable poisse de s’attirer les ennuis. En y repensant, la garce aurait eu toutes ses chances chez les verts et argents.

<< Pourquoi changer ? Je me trouve bien comme ça moi. >>

Chloé pouffa, rapidement et se prépara à rejoindre enfin sa table. Sa langue devenait brûlante. La tentation bien trop forte, la Petrelli a une fâcheuse tendance à vouloir obtenir le dernier mot :

« Tu te trouves bien ? Mh, ce n’est pas l’avis d’Alex ! On dirait qu’il te fait la tête, non ? Pas étonnant vu la tronche que tu te paies. »

Aujourd’hui n’est pas un jour comme les autres, pas pour Chloé. Cette conversation engagée avec le mangemort signifiait un tas de choses : une mort proche, une torture certaine, une mauvaise année à passer. Voilà déjà 5 ans que cette rivalité enchaîne de mauvais coups, de mauvaises blagues. Tout ça, pour un garçon. Si seulement Hayden n’aurait pas répliqué, Chloé serait partie. Sans embrouille, dans hausse de voix, sans accrocs.

<< Ce n'est pas de ma faute si tu as un problème avec ma personne Petrelli ! >>

« Quoi ? »

La bonne blague. Doit-elle rire sur-le-champ ou attendre de s’être éloignée pour rire aux éclats ? La première à avoir eu un problème avec l’autre, c’est bien la blonde. Chloé croisa les bras et haussa les sourcils. La réaction de la serdaigle est si prévisible :

« Je n’en n’aurais peut-être plus le jour où tu me ficheras la paix. Mais visiblement, ça ne rentre pas dans ta tête. »

Chloé observa attentivement les gestes de la blonde. Elle mangeait sa tarte comme si de rien n’était. Aucune poussée d’adrénaline. À croire que sa méchanceté est tout à fait naturelle. Elle n’a pas à se forcer, c’est un geste automatique. Chloé, elle, n’a aucune patience. Elle est la première à agir tête baissée et à ne pas mesurer le poids de ses mots. À l’instant, la brune n’avait qu’une seule envie : l’embourber de tarte en plongeant sa tête dans sa propre part. Elle se reteint, malgré tout, envisageant cette possibilité si elle s’attaque de trop près.

« Étrange, la principale qualité des serdaigles est la sagesse. Excuses-moi mais, t’es pas dans la bonne maison. Aller, ne t’étouffe pas avec ta part. Ce serait dommage. »

Chloé s’apprêta à partir mais… n’était pas décidé à en rester là :

« Au fait, on ne te l’a jamais dit ? Avec ta nouvelle coiffure, tu as l’allure d’un troll ! »

Mh. Il est parfois difficile de voir les choses en face mais sur ce coup, Hayden a raison. Il fut un temps où elles étaient étroitement mêlées puis-ce qu’Alex devait partager son cœur entre elles deux. Maintenant que Chloé et lui sont en froid, elle n’a plus rien à voir avec ces histoires. Elle ne sait même pas s’il va bien, s’il va mal. Leur relation n’est certainement pas comme celle entretenue avec Hayden mais elle n’en est pas loin. Ils se jettent des regards qui en disent longs mais jamais s’affronter en face-à-face.

Qui aurait osé ? Il faut avoir comme nom de famille « Carlos » pour l’ennuyer avec sa relation mangemort très dangereuse. Elle avait donc eu le temps d’observer la conversation avec Théo Lewis. Elle n’hésitera pas à utiliser cette vision sous forme du chantage, elle la connaît trop pour le savoir.

<< Je t'en prie, tu es aussi fautive que moi dans cette histoire, et depuis le début ! Et puis, le jour où je te ficherais la paix comme tu dis, risque d'être très proche si tu continues à côtoyer les Mangemorts comme celui là-bas >>

« Tu m’excuseras mais ce que je fais avec les mangemorts n’est pas de ton ressort. Chacun ses fesses, Carlos. Je n’m’occupe pas d’Alex, tu ne t’occupes pas de mes affaires. Compris ? »

Chloé détourna son regard d’Hayden. Rien qu’en la regardant, des tas d’idées de vengeances bien trop tentantes à réaliser défilaient dans sa tête. Un peu plus loin, environ une dizaine d’élèves après Hayden, se postait Amber Faith. Elle lui sourit en guise de réponse. Chloé se trouva bien impoli de ne pas pouvoir en faire autant. Comment sourire lorsqu’on a la plus grande garde du monde des sorciers face à sois ? Personne n’a encore écrit de livre à ce sujet. Sinon, elle aurait appris à contrôler ce dégoût pour éviter les cauchemars.

<< Tu devrais penser à faire de même, si ça continue, on va te confondre avec Trelawney.>>

Hayden revint à l’attaque. Avec une vanne pareil, elle est tombée bien loin. Ses copines se marrent comme s’il s’agissait de la blague du siècle. Ce rire faux jeton est ridicule : ces filles n’ont aucune personnalité. Peut-être qu’Hayden avait dit juste. Peut-être n’est-elle comme cela qu’avec Chloé. Quelle chance, vraiment. Quel bonheur, sans elle on s’ennuierait.

« Celle-là tu l’as trouvée sans ou avec tes ‘super’ copines. »

Chloé se tourna soudainement vers les jeunes filles qui cessèrent rapidement de pouffer comme des poules en rude. Elle ajouta :

« Quoi ? On ne se marre plus ? Allez-vous acheter une vie sociale avant de me chercher des poux ! »

Elle se pencha, enfin, dans la direction d'Hayden qui lui faisait dos :

« Tu devrais faire de même, aller, ciao ! »

La serpentard se remit en route espérant ne pas être interpellée une nouvelle fois. Il se pourrait bien qu’elle ait retrouvé l’appétit. Comme quoi, Hayden n’est pas si inutile que cela.

Chloé tourna les talons lorsqu’elle sentit une pression sur la manche de sa robe de sorcier. Elle se stoppa et fut étonnée. Hayden venait de la débarrasser d’un ingrédient du cours de potion. Un morceau d’ortie s’était apparemment agrippé sans qu’elle ne s’en rende compte. La serpentard ne savait trop comment interpréter ce geste. Serait-ce un élan de gentillesse ou plutôt une façon de détourner les choses ?

« Merci… »

Ce mot sortit sur différents timbres de voix. Grave, aigu, le tout mélangé. Troublée, elle ne savait trop comment réagir. Inutile de s’attarder sur le sujet. Hayden est calmée, autant ne pas la cherchée à nouveau. Elle s’éloigna, rejoignant sa table. La place manque sur cette table. Les élèves de serpentards sont bien plus nombreux : ils n’ont rien à craindre. Ils sont de sang et d’idéologie ténébreuse. On peut bien comprendre qu’étant un élève de Gryffondor, Poufsouffle ou Serdaigle, revenir était un bien plus dangereux défi.

« Hey, Chloé ! »

C’était Mary. Elle lui faisait signe en agitant la main.

« Je t’ai fait une petite place. »
« Merci, c’est gentil. »

Chloé prit place sur le banc et saisit une part de gâteau à la crème. Elle avait manqué le repas principal. Ce n’est pas grave, ce genre de merveille se digère toujours mieux qu’un rôti de sanglier.

« Alors, tu t’es crêpée le chignon avec la moche ? »
« Euh… oui… Tu… ? »
« Je ? »
« Tu n’aimes pas Hayden ? »
« J’aime personne, rappel-toi. »

Pour être sincère, Mary savait y faire. Chloé allait mordre une seconde fois dans son morceau lorsque Mary fit léviter son casse-croûte :

« Hey, mais qu’est-ce que tu fais ? »
« Je t’aide. Tu te fais trop marcher sur les pieds. Regarde et amuse-toi. »

La sorcière agita doucement sa baguette pour faire monter un peu plus haut le morceau de gâteau.

« Mary, s’il te plaît. Je ne veux pas d’ennuis. »
« Qui te dit que tu en auras ? Elle, par contre… »

La nourriture s’éleva dangereusement menaçant de déverser sa crème sur la serdaigle qui avait failli la faire tomber.

« Arrête ! »
« Mais arrête de flipper, tu ne risques rien. T’es une sang pur, non ? »
« Ça n’a rien à voir avec ça. »

Chloé sortit sa propre baguette espérant pouvoir inverser le sort avant que la crème ne tombe sur la jeune fille. Hélas, Mary céda prise et le gâteau tomba… droit sur Hayden. Tous les regards se posèrent sur les deux serpentardes, debout. Malheureusement pour Chloé, Mary avait rangé sa propre baguette. Chloé n’avait pas eu ce réflexe. Elle écarquilla les yeux, stupéfaite. Elle se tourna enfin sur Mary, furieuse :

« Je te l’avais dit et maintenant, je fais quoi ? »
« Bonne chance ! »

Mary se mit à courir vers la sortie de la salle. Décidément, ces serpentard sont tous des lâches… et des traites. Chloé aurait voulu posséder un objet capable de remonter le temps. Maintenant, place aux ennuis !

Chloé aurait été un glaçon, elle aurait fondue sur place. La température de son corps doit approcher les degrés les plus extrêmes. La couleur de sa peau, en désharmonie, était plus pâle et plus blanche qu’à la normale. L’unique sensation de savoir Théo à sa droite lui donne l’envie de s’enfuir dans un long et puissant coma d’où elle ne se réveillerait pas. Les quelques secondes les plus longues de sa vie : Hayden fera-t-elle le choix de ne pas le mettre à bout ou, au contraire, de lui offrir ce qu’il attend avec impatience ?

<< Tout va bien, Monsieur.. >>

Chloé aurait dû bondir de joie mais le regard glacial du mangemort se posa à nouveau sur elle, prise au piège de ses yeux de glace. Ce regard est bien plus atroce que celui de tout à l’heure. Celui-là est remplit de rage. Il est en rogne de ne pas l’avoir attrapée. Mais qu’est-ce qui le retient ? Il faudrait être aveugle pour ne pas remarquer qu’il est au bord d’imploser de rage. Que va-t-il faire ? Comment va-t-il réagir ?

<< Bien.. Dans ce cas, ne reproduisez plus un tel remue ménage dans la Grande Salle. >>

Théo posa une dernière fois ses yeux sur la serdaigle alors qu’elle conclut sur un « oui ». Un oui qui voulait tout dire. D’un part, à en entendre le ton, il signifie « la prochaine fois je mords » ou même encore « t’as pas finis d’entendre parler de moi ». En d’autres temps, se battre avec Hayden est plutôt festif. C’est généralement le petit moment détente et crise de nerf sympathique sans vraiment de drame conséquent. Ça a bien faillit, une fois, il y a 2ans. Chloé venait tout juste de quitter le cours de botanique. Hayden l’avait regardé en se moquant royalement : recouverte de terre, Chloé fut vexée de cette façon odieuse de se conduire. Prise d’un élan de folie, elle sortit sa baguette et ensorcela les brindilles d’herbes sous les pieds de la blonde. Résultat des courses : le sortilège avait tellement bien marché qu’il refusait de laisser partir la serdaigle. Un professeur dû accourir pour la délivrer. La belle époque. Enfin, façon de parler.

Chloé se tourna vers Hayden. Son visage n’avait pas changé d’expression. Toujours prête à régler le « problème ». Au lieu d’être impassible, comme tout à l’heure, Chloé lui sourit. Ce sourire doit bien être le premier, le tout premier depuis bien longtemps :

« Merci. »

Puis elle ajouta :

« Je vois qu’on a un ennemi en commun. »

Pensant d’étendre l’atmosphère, mais est-ce une si bonne idée ?

<< Bordel, qu'est-ce que tu as foutu pour qu'il te regarde de la sorte toi aussi ?>>

Chloé chercha rapidement une alternative. Personne ne connaît son secret. Personne n’a l’idée du lien qui lie Théo à Chloé. Que répondre sans éveiller de soupçons ? La première idée sera la première venue :

« Euh… je l’ai contredit et j’ai osé le défier. Il m’a corrigé et depuis il n’espère qu’une chose : me tuer sous la torture. Je préfère l’éviter. »

Chloé s’étonna de ce changement de ton soudain. Elle pouvait bien le comprendre, malgré tout. Si c’est elle qui aurait reçu le contenu du gâteau, elle ne sait même pas comment elle aurait réagit. Mal, c’est certain. Pour ce coup, Hayden l’a beaucoup étonné. Soit, elle a des principes, soit… elle est beaucoup plus sage qu’elle ne le pense.

« Je sais, je suis désolé. »

Chloé s’étonna de sa propre réaction. Un « merci » est un mot que l’on dit pour faire sourire, remercier,… Si on lui aurait dit qu’un jour elle remercierait Hayden, elle ne l’aurait pas cru.

« Oui, Mary. Celle-là, j’vais pas la raté, oh non. Elle ne sait pas à qui elle a affaire. »

La serpentarde sait pertinemment qu’elle est inoffensive. Promettre d’être méchante ne sera jamais une promesse. Elle est incapable de faire du mal à quelqu’un. Mais cette fois a été beaucoup trop loin. Non seulement cette idiote l’a frotté de près à Carlos MAIS elle a fait en sorte que Théo ait un prétexte pour lui barrer la route. Elle ne lâchera pas, elle trouvera un moyen efficace de se venger.

« Il ne m’apprécie pas du tout. Et il a ses raisons. Je m’en méfie, j’en ai vraiment peur… »

Chloé tourna le regard vers la table des Gryffondors. Curieuse, elle se demandait que pouvait bien penser Prue en regardant les deux rivales rires et discuter comme si de rien n’était. Et comme de juste, elle les observait attentivement dans un état indescriptible. Elle affiche une expression mi-étonnée et mi-écoeurée. Ce sont des choses qui arrivent.

<< Hm... C'est quand même étonnant qu'il te fasse des regards pareils. Juste pour un léger accrochage entre vous deux. Mais après tout, ce ne sont pas mes affaires. Même si j'adore m'occuper de ton cas.>>

Comment lui faire comprendre sans tout dévoiler ? N’est-ce pas dangereux de vouloir résoudre la soif de curiosité de la serdaigle ?

« Je ne sais pas si tu tiendras ta langue mais… nous avons un lien très proche. Et visiblement, un passé en commun. Je ne l’ai jamais vu auparavant mais ses intentions sont clairs : il ne veut pas agir en ami… plutôt comme un chasseur et sa proie. »

Chloé posa son index sur les lèvres enfuit dans une profonde réflexion. Très bonne question que voilà. L’aigle n’avait pas tout à fait tord. Chloé est tout à fait incapable de faire quoi que ce soit de méchant et de mesquin. Et pourtant, il est conseillé de l’être lorsqu’on séjourne au cœur des Serpentard. Ce sont les premiers à faire du mal à ne pas hésiter lorsqu’il s’agit de mettre la pagaille dans les affaires des autres. En ce qui concerne Mary, une vengeance devrait la calmer. Voilà trop longtemps qu’elle joue avec ses pieds.

<< Quant à Mary, tu serais vraiment capable de te venger ? Non parce que depuis qu'on se chamaille toutes les deux... Hm, tu ne m'as jamais fait horriblement mal. Juste mit la honte ou autre.. Abîmé mes vêtements, aussi. Mais pas mal.>>

« Je sais. »

Chloé ne pu s’empêcher de rire :

« Tu l’as peut-être toujours pensé mais je ne suis pas si méchante que cela. Je suis incapable de faire du mal. Ce n’est pas ma nature. Ça m’a valut beaucoup de problème d’ailleurs. »

Évidemment. Est-ce normal qu’une serpentard offre sa propre vie pour les lions, les blaireaux, les aigles ? Elle se souvient très bien, c’était sa première année. Un élève de 7ème l’avait bousculé contre un mur et l’avait rouée de coups. D’après lui, ce qu’elle faisait était immoral. Son sang pur ne doit en aucun cas profiter à aider les plus démunis. Hélas pour lui, Chloé n’a jamais renoncé. Cet évènement l’a rendue plus forte que jamais, déterminée dans sa course.

« Ça va te paraître complètement dingue mais… ça te dirait qu’on se venge à deux ? Nos cerveaux réunit, il y a moyen d’en tirer un bon profit, non ? »

Chloé ne s’étonna absolument pas de l’ambition qu’afficha Hayden lorsqu’elle lui proposa une vengeance en coopération. C’est le monde à l’envers. Alex en serait bouchée bé. Leur équipe finirait par se savoir. Peut-être après les faits, Mary risque d’en faire tout un foin. Cette histoire irait jusqu’au oreilles du directeur des serpentards. Au diable les risques, l’important pour l’instant est de trouver une idée au poil :

<< Hm... Oui, je trouve ça dingue, et oui, je pense qu'on pourrait toujours se venger ensemble. En plus, ça pourrait être vraiment drôle.>>

Cette courte capitulation risque de ne pas durer longtemps. Peut-être qu’après ce pacte, tout rentrera dans l’ordre des choses : elles se fusilleront du regard dans l’attente d’une nouvelle attaque. Ou bien, leur relation changerait vraiment. Après tout, Hayden a des tas d’amis. Peut-être n’est-elle pas ce qu’elle imagine. Si elle se trouve chez Serdaigle, c’est pour une bonne raison. Elle doit être remplit de sagesse. Chloé n’aurait jamais imaginé un seul instant croire en la sainteté de la blonde. Soit elle est devenue complètement folle, soit elle finit bien par reconnaître qu’elle n’est pas si vialine.

<< Bien... Bien, très bien même. Tu as un plan ? >>

« Et bien, à vrai dire pas du tout. Je vais mener ma petite enquête. »

Chloé se posa sur le banc de la table de serpentard, dos à ceux qui mangeaient encore. Elle ajouta :

« Chaque serpentard a sa faiblesse. Une fois qu’on la trouve, la ruse ne fonctionne plus. Mary ne doit pas être aussi infaillible qu’elle le prétend. Elle doit cacher quelque chose… »

Chloé s’éloigna loin dans ses pensées. Ses simples observations ne suffiront pas. La vert et argent est bien trop mystérieuse et méticuleuse pour laisser un moyen facile de l’anéantir. Elle est très maligne, faut se l’avouer

« Hayden… »

Elle s’arrêta un moment réfléchissant sur la fréquence et l’importance de ses mots. Une seule expression, un seul mot et tout peut changer.

« Je sens qu’on va s’éclater. »

Chloé détourna le regard vers la table des professeurs. Juste après ce repas devait avoir lieu le cours de métamorphose des 7ème Gryffondors et Serpentard. Justement, le professeur McGonagall venait de se lever certainement pressée de commencer son cours. Pour sa grande joie, la peine des autres. Chloé venait de se rendre compte qu’elle avait oublié de terminer son devoir sur la métamorphose des papillons à queues blanches. Cette belle négligence lui vaudra du travail supplémentaire, comme d’habitude.

Hayden l’ôta de sa pensée en ajoutant :

<< C'est le moins que l'on puisse dire Chloé. J'ai hâte de me venger dis donc. A quand veux-tu mettre notre petite sauterie ? >>

Sur ce coup, n’y ayant pas vraiment réfléchit, elle se gratta le cou. Excellente question ! Le plus tôt serait le mieux mais à quel instant ? Le plus dangereux dans cette affaire, c’est que les deux jeunes filles exposent leur plan à côté de la table des serpents. Si l’une ou l’autre a entendu la conversation, leur plan pourrait bien être reporté, voir complètement raté.

« Je te préviendrais le moment venu. »

Finalement, Chloé n’avait rien avalé. Peu importe, elle n’avait de toute manière pas l’envie de grignoter au départ. Elle suivi son professeur du regard, inquiète et paniquée. Il se pourrait bien qu’elle commence son cours un peu plus tôt que prévu :

« Je vais devoir y aller. Pendant ce temps, j’essaierais de m’approcher un peu plus d’elle. Je finirais bien par trouver LE secret ultime. Fais-moi confiance. »

Elle tendit la main droite dans la direction d’Hayden. Ce signe de main pouvait signifier des tas de choses mais en particulier un accord commun en bonne route. Elle lui adressa un dernier sourire avant de tourner les talons et de s’éloigner en pressant le pas. Il ne faut absolument ne pas être en retard. Cumuler autant de bêtises à la fois pourrait bien lui coûter un aller simple dans le bureau de Théo Lewis. Et ça, il en est hors de question.